INTERSEXES ?
Les personnes intersexes naissent avec des caractères sexuels primaires et/ou secondaires, internes et/ou externes, qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps dits masculins ou féminins. Le terme « intersexe » s’emploie pour décrire une large gamme de variations naturelles du corps (plus de 40 ont été recensées). Ces variations peuvent être visibles à la naissance, être détectées dans l’enfance, apparaître à l’adolescence, ou encore être découvertes à l’âge adulte.
Mutilations et traitements hormonaux
Depuis le milieu du 20e siècle, les enfants et adolescent-e-s intersexes subissent des traitements hormonaux et chirurgicaux pour effacer leurs traits intersexes et les faire ressembler à des personnes dyadiques (non intersexes).
Ces mutilations génitales internes et externes, qui vont de l’excision aux vaginoplasties et dilatations vaginales, en passant par des chirurgies de la verge, incluent aussi la castration ; ce qui rend les enfants dépendants aux hormones de synthèse à vie. Ces actes graves ne répondent à aucune urgence vitale ni aucun problème de santé.
Il n’est pas rare que les enfants et adolescent-e-s intersexes se voient imposer des traitements hormonaux dans le but de rendre leurs caractères sexuels plus conformes aux normes sociales, avec des conséquences lourdes pour leur santé et leur estime de soi.
Accès au dossier médical
Les personnes intersexes et leur entourage sont très mal informées des risques et enjeux de ces traitements, et il leur est très difficile d’obtenir ensuite leur dossier médical. Les centres hospitaliers et les médecins cherchent ainsi à dissimuler les violations des droits humains commises.

Le drapeau intersexe aux couleurs non genrées présente un cercle symbolisant l’intégrité physique revendiquée par les personnes intersexes.
Conséquences des violences
Ces violences ont des effets très graves et largement reconnus sur la santé physique, sexuelle, et mentale des personnes intersexes. Les infections, les complications, les inflammations, les nécroses et les sténoses sont des risques bien connus et les pratiques se poursuivent malgré tout. Les traitements hormonaux lourds sont connus pour surexposer à certains cancers. Les personnes intersexes subissant de nombreux examens invasifs et recevant un discours stigmatisant sur leur corps développent des traumas graves, des dissociations, et des difficultés à établir leur droit à disposer de leur corps et leur consentement, ce qui les surexpose aux violences sexuelles. Des violations des droits internationalement reconnues L’ONU, le Conseil de l’Europe, le Défenseur des Droits, la DILCRAH, le Conseil d’État et bien d’autres institutions ont pris position pour les droits des enfants intersexes. Grâce au travail des activistes intersexes, la Ville de Paris a interdit les mutilations dans les établissements de l’AP-HP.
Le saviez-vous ? Les personnes intersexes peuvent avoir toutes sortes d’identités de genre et d’orientations sexuelles, comme tout le monde ! Il existe des femmes intersexes, des hommes intersexes, et des personnes non-binaires intersexes.
DANS L’AGENDA :
26 octobre : Journée internationale de visibilité intersexe
8 novembre : Journée internationale de solidarité intersexe
Entre ces deux dates, le CIA-OII France organise tous les ans la Quinzaine de Visibilité Intersexe.

Le Collectif Intersexe Activiste – OII France
Le Collectif Intersexe Activiste (CIA) – OII France est l’association par et pour les personnes intersexes en France. Ses activités se répartissent entre travail communautaire, plaidoyer institutionnel, et sensibilisation du grand public. Il appartient à l’OII-Europe et se reconnait dans la déclaration de Malte, plateforme internationale intersexe. En particulier, il s’oppose à la pathologisation des personnes intersexes et défend leur autodétermination, ce qui implique :
- la fin des mutilations, stérilisations, et traitements hormonaux non consentis et ne répondant à une urgence vitale ;
- la reconnaissance de l’intersexuation comme critère de discrimination, et motif pour le droit d’asile ;
- la pleine information des personnes intersexes ;
- la sensibilisation de toute la société, la dédramatisation et banalisation de l’intersexuation ;
- la suppression de la mention de sexe/genre à l’état-civil.
Nous listons ici une série de termes pathologisants, les appellations médicales stigmatisantes qui peuvent désigner certaines variations intersexes de façon à ce que les personnes concernées puissent trouver cette page via leur moteur de recherche. En aucun cas nous n’adhérons à ces termes :
Syndrome d’insensibilité partielle aux androgènes, syndrome d’insensibilité complète aux androgènes, syndrome de résistance aux androgènes, hyperplasie congénitale des surrénales, hypospade, hypospadias, ovostestis, ovostesticulaire, testicule féminisant, déficit en 5 alpha réductase, dysgénésie gonadique, Turner, Klinefelter, Mayer Rokitansky Küster Hauser, hypogonadisme hypogonadotrope, hyperandrogénie, syndrome des ovaires polykystiques, Stein-Leventhal, pseudohermaphrodisme, hermaphrodisme vrai, mosaïque chromosomique, anomalie du développement sexuel, anomalies du développement sexuel, troubles du développement sexuel, DSD, disorders of sex development.
Ping : “C’est quoi Intersexe ?” : une BD qui tord le cou aux clichés | Health and beauty
Ping : K’ard كاغد (Papier) | A r t s & S c i e n c e s
Ping : Relativisme et Psychanalyse, Point de vue oppressions 1/X – Psyentifique
Ping : Les oubliés.es de la lutte – La Chronique du Soir
Ping : À la Zad du Carnet, on déconstruit les normes, mais on tient les barricades – Le Monde
Ping : LGTIntersexeA+ - Commeet.ch
Bonjour,
Serait-il possible d’avoir le lien vers l’étude australienne citée s’il vous plait ? (lorsque vous dites « Quelques notions tout de même : selon une étude australienne, 1/3 des personnes intersexes ne se reconnaissent pas dans l’identité qui leur a été assignée à la naissance. »)
Merci d’avance!
Voici la source : https://ihra.org.au/30313/intersex-stories-statistics-australia/
Ping : Ce que je ne comprenais pas sur le genre – Partie 1 – Dans la vie d'une étudiante paumée
Bonjour, j’ai une question : je souffre d’hypogonadisme hypogonadotrope (je suis AFAB de naissance et j’ai 28 ans), je prend des hormones féminisantes en plus d’un traitement hormonal de croissance.
Est-ce que je suis une personne intersexe ? J’ai déjà fais un examen chromosomique mais j’ai jamais eu le résultat et de l’extérieur – si je puis dire – il n’y pas rien de visible.
Merci de votre réponse, que vous en ayez ou pas.
Bonjour, votre expérience est effectivement est une expérience intersexe.
Ping : Dépathologiser, repathologiser: les nouvelles directives de l’OMS sur les soins de santé trans et intersexes | Trahir