Nous prenons la parole aujourd’hui au nom du Collectif Intersexe Activiste, l’association française par et pour les personnes intersexes.
Les personnes intersexes présentent des caractères sexuels innés qui ne rentrent pas dans les normes médicales et sociales du féminin ou du féminin.
Aujourd’hui encore, les enfants et ados intersexes subissent des actes médicaux non consentis et sans urgence vitale.
Cela va de traitements forcés à des mutilations génitales, en passant par des examens violents et dégradants.
Ces actes sont en violation directe avec nos droits humains.
En France et partout dans le monde :
- Nous luttons pour le droit à l’autodétermination.
- Nous luttons pour la pleine information des personnes intersexes.
- Nous luttons pour le respect de notre intégrité physique et morale.
- Nous luttons contre la pathologisation de nos corps.
- Nous luttons contre les actes médicaux sans consentement éclairé et sans urgence vitale, dont les conséquences physiques et psychiques dramatiques et irréversibles sont aujourd’hui reconnues.
- Nous luttons pour la fin du tabou autour des existences intersexes et contre l’intersexophobie d’État.
Cette année, l’ExisTransInter marche contre la loi Asile et Immigration et pour les droits des personnes migrantes.
Cette question concerne aussi de façon criante les personnes intersexes.
En effet, partout dans le monde, les personnes intersexes subissent des violences psychologiques, sociales, médicales, physiques et sexuelles,.
Partout dans le monde, nous subissons des discriminations, des agressions, de l’exclusion et de la stigmatisation.
Dans certains pays, ces violences vont jusqu’aux infanticides, aux viols collectifs, et aux assassinats.
La France a le devoir d’accueillir les personnes intersexes qui fuient ces persécutions.
Les politiques anti-migrants actuelles frappent de plein fouet les réfugié.e.s intersexes.
Le gouvernement veut réduire et restreindre l’accès aux soins des personnes migrantes.
Or les personnes intersexes migrantes sont particulièrement sujettes à des problèmes de santé physiques et psychiques lourds dus aux violences médicales et sociales dans leur pays d’origine. Les personnes intersexes du Sud global sont aussi pour la plupart extrêmement précaires et isolées, sans ressource économique ou communautaire à leur arrivée en France. Or aujourd’hui encore, les violences intersexophobes ne font pas partie des motifs de persécutions reconnus pour l’accès au droit d’asile.
Nous exigeons :
– que l’intersexuation soit reconnue comme motif de persécution dans le cadre des demandes d’asile,
– l’accès à des conditions de vie dignes, en garantissant l’accès aux traitements, à un hébergement respectueux des besoins et de l’identité de la personne, à une allocation journalière et au droit au travail,
– que les personnes intersexes soient mises en lien avec les associations locales et des interprètes formés et indemnisés pour les accompagner.
Bien sûr, les besoins des personnes intersexes, réfugiées ou non, sont bien plus vastes et nombreux, mais ceux ci nous semblent prioritaires afin d’assurer la sécurité des personnes et le respect de leurs droits humains fondamentaux.
Le Collectif Intersexe Activiste lance aujourd’hui une plaquette sur les droits des réfugié.e.s intersexes. Vous pouvez venir en prendre un exemplaire dans notre cortège ou la trouver sur notre site web.
La France est loin d’être un modèle dans la prise en charge des personnes intersexes en général, et pas davantage dans l’accueil des personnes migrantes. Il est temps qu’elle écoute celleux qui se battent contre ce système cis-sexiste, raciste et autoritaire, parce qu’on est pas prêt.e.s de se taire !
Soutenez les personnes intersexes, toutes les personnes intersexes, relayer nos voix, portez nos luttes, faites nous de la place. On est pas nombreux, mais on est là.
Si vous voulez rejoindre notre cortège, vous le trouverez facilement à nos couleurs, jaune et violet.
Merci de votre écoute, et
STOP MUTILATIONS INTERSEXES !