Le CIA-OII France a constaté avec colère que lors de plusieurs Marches des Fiertés, des participant-e-s se réclamant du mouvement LGBT+ se sont senti·e·s autorisé·e·s à venir agresser verbalement et menacer des militant·e·s intersexes, jusqu’à chercher à les faire sortir des cortèges.
Ces personnes, qui ne portent manifestement aucun intérêt aux questions intersexes, soupçonnaient nos militant·e·s de transphobie du fait de notre dénonciation des mutilations intersexes.
Bien que les transphobes utilisent depuis quelques temps cette rhétorique de la “mutilation” pour dénigrer les chirurgies et traitements hormonaux librement choisis par les personnes trans, le terme mutilations intersexes fait lui bien référence à des mutilations, c’est-à-dire à des actes ne répondant ni à une urgence vitale ni à une volonté de l’intéressé·e.
Ces actes mutilatoires sont toujours la réalité quotidienne dramatique des enfants intersexes dans les hôpitaux français. Ils sont reconnus comme tels par les institutions de défense des droits humains.
Il est hors de question de les minimiser au prétexte que des réactionnaires s’approprient malhonnêtement ce terme.
Le mouvement intersexe a toujours soutenu les modifications corporelles volontaires et s’est construit en relation privilégiée avec le mouvement trans, sur l’axe de l’autodétermination et du droit à disposer de son corps.
Ces agressions, qui se sont produites dans des villes différentes et à l’encontre de différent·e·s militant·e·s, n’ont pas été le fait de personnes s’identifiant publiquement comme trans, mais de personnes se prétendant en solidarité avec elles.
Il y a urgence à ce que le mouvement “LGBT+” se forme et s’informe sur les questions intersexes, et à ce que les organisateur·ices et bénévoles des Marches puissent garantir la sécurité des activistes intersexes qui y participent.
Il est inacceptable que les militant·e·s intersexes, déjà peu nombreuxes et particulièrement vulnérables, se voient ainsi rejeter des Marches des Fiertés LGBTI+. Certains agresseurs nous ont même ordonné de changer de slogans !
Nous demandons à toutes les organisations soutenant le mouvement pour les droits des personnes intersexes d’alerter sur cette situation, publiquement et en interne, et à se tenir prêtes à défendre les activistes intersexes menacé·e·s dans les Marches des Fiertés.