DONNER LA PAROLE AUX PERSONNES INTERSEXES
DONNER LA PAROLE AUX PERSONNES INTERSEXES
Retrouvez le chapitre consacré aux questions intersexes du Kit à l’usage des rédactions de l’AJL.
Définitions
Les personnes intersexuées sont celles dont les caractéristiques physiques ou biologiques, telles que l’anatomie sexuelle, les organes génitaux, le fonctionnement hormonal ou le modèle chromosomique, ne correspondent pas aux définitions classiques de la masculinité et de la féminité. Ces caractéristiques peuvent se manifester à la naissance ou plus tard dans la vie, souvent à la puberté. – Glossaire ONU
Nous définissons l’intersexuation selon deux définitions non contradictoires et non nécessairement cumulatives :
1. Les personnes intersexes sont nées avec des caractères sexuels (génitaux, hormonaux, gonadiques ou chromosomiques) qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps masculins ou féminins. Le terme intersexe s’emploie pour décrire une large gamme de variations naturelles du corps, qui se développent à tout moment de la vie.
2. Les personnes intersexes sont des personnes ayant subi une invalidation médicale de leurs corps sexués.
- La plupart des personnes intersexes subissent des violences médicales répétées pour essayer de les faire ressembler à des personnes dyadiques.
- Les variations intersexes sont multiples et diverses, plus de 40 ont été recensées.
- Selon les cas, il peut s’agir de variations portant sur les organes génitaux externes, internes, les gonades, les taux d’hormones et la sensibilité à certaines hormones, les chromosomes, les caractères sexuels secondaires…
- Certaines variations sont perceptibles dès la naissance, mais nombre d’entre elles n’apparaissent que plus tard au cours de la vie, pendant l’enfance ou à l’adolescence notamment avec des pubertés atypiques.
- Le terme désignant les personnes non intersexes est « dyadique ».
Chiffres
Melanie Blackless, Anthony Charuvastra, Amanda Derryck et Anne Fausto‐Sterling, « How sexually dimorphic are we? Review and synthesis », American Journal of Human Biology, vol. 12, no 2, , p. 152
des intersexes subissent au moins un traitement hormonal et 64% une gonadectomie – Source : Droits de l’homme et personnes intersexes par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
des vaginoplasties pratiquées dans la petite enfance donnent des sténoses vaginales (rétrécissements); 78.5% ayant besoin d’être réopérées – Source : Corps en tous genre –La dualité des sexes à l’épreuve de la science, Anne Fausto-Sterling, Paris, La Découverte, 2012.
lors desquelles un caryotype 47,XXY est détecté sont interrompues.
– Source : Droits de l’homme et personnes intersexes par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
des mineur-e-s intersexes subissent plus d’une opération. – Source : Droits de l’homme et personnes intersexes par le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
des femmes XY opérées rapportent des douleurs lors des rapports pénétratifs. Les saignements sont « communs ».
86.2% des femmes avec une hyperplasie congénitale des surrénales opérées présentent des cicatrices sur leurs organes génitaux externes. Dans 9.5% des cas, leur clitoris a disparu.
– Source : Enquête DSD-Life