Foire aux questions

Vous trouverez ici les réponses aux questions les plus couramment posées :

Personnes intersexes ou en questionnement :

Les personnes intersexes ont de manière innée des caractères sexuels primaires ou secondaires qui ne correspondent pas aux définitions binaires types des corps masculins ou féminins. Le terme intersexe s’emploie pour décrire une large gamme de variations naturelles du corps, qui peuvent apparaître à tout moment de la vie.

Les personnes intersexes sont des personnes ayant subi des violences sociales, et souvent médicales, du fait de leurs caractéristiques sexuelles. Il n’y a que toi qui peux savoir si ça te concerne. Pour t’aider, nous avons créé un quizz ici.

Pour mieux comprendre ton corps, tu peux :

  • demander un caryotype pour connaître tes chromosomes dit sexuels, auprès d’un médecin généticien ou d’un-e endocrinologue (directement ou sur orientation par un médecin généraliste). Il s’agit d’une prise de sang réalisée en laboratoire.
  • faire une échographie pour connaître tes organes internes, sur ordonnance de tout médecin (généraliste, endocrinologue, gynécologue…). Elle est réalisée en centre d’imagerie médicale.
  • consulter un-e gynécologue ou un-e urologue concernant tes organes génitaux externes,
  • demander des examens sanguins à un-e médecin généraliste ou à un-e endocrinologue pour connaître tes niveaux d’hormones. Il s’agit d’une prise de sang réalisée en laboratoire.

Les résultats viennent toujours avec une première interprétation (analyse de l’image ou comparaison avec les valeurs moyennes). Il est utile de demander des explications à un médecin de confiance pour éviter les interprétations erronées. Si tu n’as pas de médecin de confiance, écris-nous pour que nous te donnions un contact. Tu peux aussi échanger avec d’autres personnes intersexes dans les espaces de discussion.

L’intersexuation est le fait de présenter de manière innée des caractères sexuels atypiques (aussi appelés traits intersexes) et de subir une stigmatisation à ce sujet.

Les noms de syndromes relèvent de grilles de lecture médicales qui pathologisent les traits intersexes, souvent en les liant à des problèmes de santé.

Il n’y a pas toujours d’équation tel syndrome = intersexuation. Ce qui compte en réalité c’est de savoir si tu as vécu des violences sociales, et souvent médicales, du fait de caractères sexuels atypiques (souvent présentés comme des malformations (« hypertrophie », « aplasie », « hypospade »…) ou des dysfonctionnements hormonaux comme l' »hyperandrogénie » ou l' »insensibilité aux androgènes »…). C’est cela qui fait une expérience intersexe, et non un diagnostic médical.

L’accès à votre dossier médical est un droit. Pour l’obtenir, il faut contacter les établissements que vous avez fréquentés. Chaque établissement (ou médecin) a la partie de votre dossier qui le concerne : tout n’est donc pas au même endroit. Cela peut alors être un puzzle difficile. Le collectif est là pour vous accompagner.

Pour demander votre dossier, il suffit le plus souvent d’écrire un e-mail au service des relations avec les usagers, en donnant votre nom, les dates qui vous intéressent, et en joignant un scan de votre carte d’identité.

Demandez bien votre dossier complet avec l’intégralité des pièces, et de tous les services s’il s’agit d’un hôpital.

Attention : pour les parties concernant votre naissance, il faut demander le dossier de votre mère, avec son accord écrit.

Pour des modèles de lettres et les textes de lois : https://droits-intersexes.fr/dossier-medical/

Obtenir mon dossier médical

Il est possible de porter plainte de deux façons :

  • au pénal : le but est la condamnation pénale (amendes, prison) des responsables des faits. Il est possible de porter plainte contre X. C’est l’État qui poursuit les responsables.
  • au civil : le but est d’obtenir des réparations financières suite à un préjudice. Le dommage corporel doit être consolidé, c’est-à-dire permanent et stabilisé. Il est caractérisé par une atteinte physique (et souvent psychologique) qui constitue un handicap ou une dégradation des conditions de vie de la personne.

    Le dommage doit être constaté par un-e expert-e, le plus souvent avec un examen médical.

Pour porter plainte il faut apporter la preuve de ce qui a été fait : il est donc important d’avoir au moins certaines parties de son dossier médical. Enfin, la prescription peut courir de 10 ans après les faits jusqu’à 30 ans après la majorité de la personne. Le point de départ peut aussi être la découverte de l’infraction ou la consolidation du dommage (quand l’état de santé s’est stabilisé et qu’on peut évaluer l’impact des actes subis). 

Le CIA-OII France peut, si vous le souhaitez :

– vous accompagner pour trouver un-e avocat-e compétent-e et de confiance ;

– vous aider dans vos démarches pour obtenir l’aide juridictionnelle en cas de ressources insuffisantes ou offrir un soutien financier pour le procès (dans la limite de nos ressources) ;

– vous offrir le soutien de psychologues pour la gestion émotionnelle du processus.

Il y a deux espaces principaux, en plus des évènements ponctuels :

Les rencontres mensuelles à Paris : tous les premiers samedis du mois de septembre à juin de 14h à 19h, pour les personnes intersexes ou en questionnement sur une possible intersexuation, et leurs proches ! Les arrivées sont bienvenues à toute heure. Le buffet est de type “auberge espagnole”, n’hésitez pas à apporter quelque chose de végétarien !

Des activités optionnelles seront proposées, du matériel créatif sera mis à disposition, ainsi que des fiches brise-glaces disponibles. Vous pourrez bénéficier d’un accueil individuel à votre arrivée.

Chez Amnesty International France (72-76 bd de la villette 75019 Paris, métro Belleville). Pour toute question ou besoin de soutien matériel ou financier pour y participer : nous contacter en privé.

Le serveur Discord Les Inters et leurs proches : ce discord est un espace d’échange et d’entraide sur les thématiques liées à l’intersexuation. Il est ouvert aux personnes intersexes, en questionnement, mais aussi aux familles, aux proches  Pour le rejoindre, se rendre ici.

Certain-e-s soignant-e-s ont rempli le formulaire de recensement.

Cependant, le maillage territorial est faible : des régions entières ne sont pas couvertes. Et peu de spécialistes (endocrinologie, chirurgie) ont participé à cet appel. Cela ne nous permet pas de publier une liste blanche suffisamment utile.

Vous pouvez nous contacter pour des demandes spécifiques via le formulaire en bas de page.

Proches et personnes se positionnant en alliées :

Tout d’abord, n’hésitez pas à nous contacter sur contact@cia-oiifrance.org. Nous pourrons vous répondre sur votre situation spécifique et vous mettre en lien avec d’autres familles d’enfants intersexes.

Beaucoup de propositions et surtout d’injonctions vous seront faites, mais il est établi que la plupart des actions proposées et des protocoles de prise en charge présentent à terme des risques importants pour la santé physique, sexuelle et mentale des enfants. Renseignez-vous toujours auprès des médecins sur les conséquences à long terme de chaque action ou inaction sur votre enfant, les risques et les options, et n’hésitez surtout pas à prendre le temps de réfléchir, à solliciter un deuxième avis de la part d’autres parents, de personnes intersexes, et d’associations comme le CIA-OII France. Il est courant de subir des pressions qui visent à vous faire prendre des décisions rapides. Hors urgence vitale, vous pouvez toujours prendre tout le temps dont vous avez besoin.

L’expérience des personnes intersexes montre que l’idéal est d’attendre que la personne soit en capacité de prendre ses décisions de façon libre et éclairée avant d’effectuer une quelconque action qui ne relève pas d’une urgence vitale immédiate.

Vous trouverez notre brochure à destination des parents ici.

Vous pouvez nous écrire à contact@cia-oiifrance.org. Nous vous recommandons cependant de suivre d’abord la formation en ligne gratuite Introduction aux questions intersexes afin d’acquérir des bases élémentaires avant nos échanges.

Le CIA a développé 3 formations en e-learning :

Nous donnons aussi des formations sur mesure, dont vous pouvez trouver la grille tarifaire ici.

Pour ce qui est des évènements, nos disponibilités étant limitées nous vous invitons à nous contacter au plus tôt sur contact@cia-oiifrance.org en spécifiant les dates prévues, lieu, thème et format, et éventuels défraiements.

Militance :

Nous nous opposons à la pathologisation des personnes intersexes et nous prononçons fermement pour l’autodétermination, ce qui implique :

  • la fin des mutilations, stérilisations, traitements hormonaux non consentis sur des personnes intersexes quel que soit leur âge, c’est-à-dire le respect de leur intégrité physique,
  • la pleine information des personnes intersexes, et de leur entourage, y compris l’accès à leurs dossiers médicaux et l’accès à une information non pathologisante,
  • la formation de tout personnel (médical, social, juridique…) en contact avec des personnes intersexes de tous âges et leur entourage,
  • la suppression de la mention de sexe ou de genre à l’état-civil, ainsi que le changement de prénom sur simple demande en mairie. En attendant sa suppression, le changement de mention de genre également sur simple demande en mairie, librement et gratuitement, c’est-à-dire le respect du droit à l’autodétermination des personnes. Dans le même esprit nous visons la fin de la ségrégation sexuée de la société.

Une large partie de notre matériel est disponible sur notre boutique ou en librairie. Si vous souhaitez du matériel ou des lots spécifiques n’hésitez pas à nous écrire sur contact@cia-oiifrance.org.

Le 3e genre à l’état-civil n’est pas une revendication du mouvement intersexe. Certaines organisations de personnes non-binaires le réclament. Mais dans le cas des personnes intersexes, il s’agirait d’une catégorie “intersexe” ou “neutre” appliquée très tôt dans la vie et qui serait stigmatisante. Les pays qui ont tenté l’expérience comme en Allemagne ont vu une hausse des mutilations car les médecins s’en sont servis pour conseiller aux parents d’éviter à tout prix cette case aux enfants. Nous réclamons au contraire l’abrogation de la mention de genre à l’état-civil. Aujourd’hui en France la mention de genre n’a plus de fonction légale utile (comme c’était le cas pour le droit de vote, la conscription ou le mariage hétérosexuel), donc rien ne s’y oppose. 

Vous ne trouvez pas la réponse à votre question ? Contactez-nous :