Les personnes intersexes sont nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions binaires typiques du féminin ou du masculin. Ces variations concernent au moins 1,7% de la population et peuvent apparaître tout au long de la vie.
La réalité des personnes intersexes reste encore invisibilisée, au prix de violences sociales et médicales. Nos droits à l’intégrité physique, à l’auto-détermination et au respect de notre consentement sont constamment bafoués.
Les représentations binaires et cissexistes dans les productions culturelles et scientifiques nient la diversité des corps et des identités. Des traitements hormonaux et des mutilations sont imposés aux enfants et adolescentes et adolescents intersexes sans raison médicale réelle. Ces violences visent à normaliser les corps des personnes intersexes et à les effacer de la société.
D’un côté, la loi néglige jusqu’à la notion même de consentement libre et éclairé de l’enfant intersexe face aux interventions irréversibles qui lui sont imposées. De l’autre, elle n’ouvre même pas le changement de prénom aux mineur.e.s trans, sous prétexte qu’ils et elles n’auraient pas le discernement nécessaire pour des changements prétendument si radicaux.
C’est de l’hypocrisie.
D’une part, des chirurgies et des traitements sont imposés aux personnes intersexes et à certaines personnes trans par les équipes dites « officielles ». D’autre part, ils sont refusés ou non-remboursés à celles et ceux qui ne se plient pas aux normes attendues.
Nous disons : les chirurgies et les traitements hormonaux : si on veut, quand on veut, comme on veut !
La semaine dernière, le 12 octobre, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe a adopté une résolution historique. Elle appelle à l’interdiction des « chirurgies médicalement non-nécessaires et « normalisantes » du sexe, de la stérilisation et des autres traitements pratiqués sur les enfants intersexes sans leur consentement éclairé ». Elle préconise également de dédommager les personnes qui ont souffert des traitements imposés, et de lutter contre les discriminations.
Le gouvernement français est toujours en retard sur le respect de l’intégrité physique des enfants intersexes et refuse d’interdire les mutilations, comme c’est le cas à Malte.
En France, et ailleurs, nous exigeons :
– la fin des mutilations, des stérilisations et des traitements hormonaux non consentis, quel que soit l’âge de la personne
– l’abandon du terme “trouble ou anomalie du développement sexuel”
– la pleine information non pathologisante, et l’accès aux dossiers médicaux
– la formation de tout personnel (médical, social, juridique…) et de l’entourage des personnes intersexes
– le changement libre et gratuit du marqueur de genre, et à terme, sa suppression à l’état-civil
Plus largement, nous visons la fin de la ségrégation sexuée de la société, et la reconnaissance de la diversité des corps, des identités, des expressions et des sexualités.
Pour finir, nous vous rappelons que le 8 novembre, pour la Journée Internationale de Solidarité Intersexe, un rassemblement se tiendra à 19h30 à Paris, place Stravinsky.
D’ici là, il y aura une série d’événements dans le cadre de la première Quinzaine de Visibilité Intersexe.
Si vous souhaitez en savoir plus, ou vous impliquer d’une manière ou d’une aute dans les luttes intersexes, n’hésitez pas à vous rendre sur notre site internet ou notre page facebook “Collectif Intersexes et Allié.e.s”, ou à venir nous voir dans la Marche !
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